La motivation humaine ou l'art de déplacer des montagnes

Innovations managériales

Par Kévin Bretin

 

Les manières de travailler, réfléchir ou raisonner dans le but de créer toujours plus de valeur évoluent en permanence. Ces évolutions ne sont pas sans rapport avec la progression exponentielle de l’outil informatique permettant d’assister l’homme dans ses démarches créatives et collaboratives.

Le travail collaboratif est grandement facilité par les divers logiciels proposés par le marché. Le véritable succès d’un collectif ne réside toutefois pas dans un outil, mais dans la faculté de fédérer autour de ce dernier.

Si tout cela était si simple, on ne verrait pas se multiplier des cabinets de conseil spécialisés dans le travail collaboratif. Cette niche existe car les besoins deviennent de plus en plus vitaux et leurs mises en œuvre ne peuvent se faire sans connaissance du sujet.

 

L’accompagnement des humains, par les humains et pour les humains

 

La répétition du terme « humain » n’est pas anodine. Quel que soit le changement mis en place par l’organisation, cette dernière ne devra en aucun cas oublier les personnes la constituant.

Il n’y a pas de recette miracle. En effet, on pourrait, par exemple, croire que cela serait chose aisée dans une entreprise avec une moyenne d’âge basse. Le problème n’est pas si simple. Les jeunes auront peut-être plus de facilités à appréhender les outils, certes, mais avec quels usages et possèdent-ils également les codes du travail collaboratif, en comprennent-ils le sens ?

Toutes ces questions, même celles qui paraissent anodines, doivent être anticipées et incluses dans le plan de changement déterminé. Même si les guides d’accompagnement, les plates-formes intranet dédiées et les formations sont indispensables, il n’en demeure pas moins que cela ne suffira sûrement pas à emporter l’adhésion des salariés.

Que faut-donc-il faire de plus pour réussir à atteindre cet objectif ? Là encore, aucune recette miracle n’existe. De nombreux éléments sont à considérer : la culture d’entreprise, sa taille, son secteur d’activité, son histoire...
 A défaut d’une recette miracle, les ingrédients commencent à être identifiés. La réussite ou non du projet passera par les salariés et eux seuls.

 

L’effet boule de neige

 

L’entreprise devra identifier un noyau d’ «entraineurs», motivés plus que jamais à faire adopter la solution auprès de leurs collègues.
Pourquoi cela marcherait-il ? C’est simple : qui croiriez-vous le plus avant d’acheter un produit, les avis des consommateurs sur le site internet de la plate-forme d’achat ou bien le bouche-à-oreille ?

Cette question rhétorique illustre parfaitement l’influence que peut avoir l’entourage sur notre façon de consommer ou non un produit. Cela s’applique parfaitement au monde du travail.
 C’est à partir de ce moment que l’équipe projet entre en scène : elle doit donner les clés à ce groupe d’entraineurs pour les aider à transmettre leurs motivations. Le plan de conduite du changement se constituera avec ce noyau en guise de fil conducteur.

En effet, si ce noyau arrive à véhiculer les effets positifs que le changement peut avoir sur le travail, une grande partie du plan sera réalisée. Le « nouveau » convaincu en convaincra d’autres et l’effet boule de neige, analogie expliquée par Julien Tréfeu1, directeur associé du cabinet Conseil et Organisation, sera lancé. Ainsi, lorsque l’effet de groupe est initié, il peut déplacer des montagnes. L’histoire est remplie d’exemples illustrant les possibilités de l’être humain lorsqu’il est uni et motivé.

 

Les réfractaires finiront par rompre

 

Mais alors que faire du noyau de réfractaires, plus important que les entraineurs ? Que ce soit le monde de l’entreprise, la politique, la programmation du cinéma municipal, il existera toujours des réfractaires. Sartre disait que l’enfer, c’est les autres. La nature humaine est ce qu’elle est et personne n’y peut rien. Il faut faire avec.
Mais si la conduite du changement menée par l’entreprise, d’une part et par les salariés eux-mêmes, d’autre part, est réussie, ce noyau se restreindra de plus en plus au fil du temps et suivra le mouvement pour ne pas se retrouver isolé au milieu d’une nouvelle majorité.

Cet article vous aura peut-être éclairé sur certaines problématiques concernant la mise en place du changement au sein des organisations. Mais la vocation première de cet écrit ne réside pas là. Il existe afin d’apporter sa pierre à l’édifice pour convaincre les parties prenantes du changement de l’importance d'impliquer davantage les salariés dans le déploiement de nouveaux projets. A force de lire et de constater des résultats encourageants, les acteurs déployant le changement auront de fortes chances de convaincre les organisations des bénéfices de la méthodologie.

Cela permettrait en quelque sorte d’obtenir le premier effet boule de neige, avant de déclencher une véritable avalanche.


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